Philosophie et films forment un couple inséparable, comme le théâtre et la tragédie : les images sont un moyen puissant pour envoyer des messages, peut-être une meilleure façon que les mots et les livres. Les images, comme le pensent les empiristes, sont plus à même de frapper les esprits que les mots. Les films peuvent ainsi se prêter à l’analyse philosophiques des concepts qu’ils véhiculent. Nous défendons le parti-pris selon lequel un film est toujours une prise de position sur le monde, une Weltanschauung comme le disent les philosophes allemands.
Car contrairement à ce que l’on peut penser, le cinéma n’a ignoré aucune des grandes questions philosophiques : Dieu, l’esprit, la vérité, l’intersubjectivité, la politique ou la métaphysique ont tous été traités dans de nombreux films. Et le traitement de ces thèmes ne doit rien au hasard : De Charlie Chaplin aux frères Wachowski ou Bergman, beaucoup de cinéastes sont des fervents lecteurs de philosophie.Les niveaux d’analyse sont nombreux : le ça, le moi et le surmoi chez Freud avec le thème de la schizophrénie, la critique de la société de consommation au travers le projet Chaos, l’existentialisme avec l’invention de soi. Mais nous retiendrons essentiellement dans notre analyse du film cet angle sartrien.
Avant sa “rencontre” avec Tyler, Jack vit dans ce que Sartre nomme l’esprit de sérieux dans l' title="L’Etre et le Néant de Sartre" Etre et le Néant : il hérite sa vie et ses valeurs, pensant que tout est écrit dans le Ciel des Idées. Son démiurge s’appelle Ikea et autres pensum de la société de consommation. Sa vie de bureau est aussi triste que son salon ou ses relations à
La logique du film est profondément dialectique, bâti sur un rythme en trois temps :